Retour sur le phénomène de vape en France

L’utilisation des cigarettes électroniques, appelée plus communément le vapotage, s’est nettement accentuée ces dernières années. Avec le prix du tabac qui ne cesse d’augmenter, beaucoup se tournent vers cette solution moins coûteuse. Sujet controversé souvent au cœur des débats, faisons un retour sur le phénomène de vape en France. Comment sa popularité a grimpé en flèche ? Quelles sont les réglementations actuelles ? Que pensent les Français de son utilisation ? Réponses dans la suite de cet article.

Une tendance en hausse depuis 2010

Il y a quelques années, il était fréquent de croiser les gens, la cigarette à la bouche, nous gratifiant d’une fumée fort désagréable pour nos poumons. Mais depuis quelque temps, un petit instrument se fait de plus en plus remarquer à la place des cigarettes : la vapoteuse.

Inventée au début des années 2000 par un pharmacien chinois, c’est vers 2010 que son utilisation a véritablement pris de l’ampleur en France. Le bouche-à-oreille s’est étendu dans tout le pays et les premiers adeptes de cette technologie ont rapidement converti leurs connaissances. Il faut dire que cette alternative au tabac a représenté, pour beaucoup, un moyen de sevrage tabagique efficace et indolore. Les autorités sanitaires ont reconnu la vapoteuse comme un bon moyen de stopper la cigarette, allant jusqu’à suggérer que cette méthode serait moins dangereuse qu’un moyen de sevrage classique.

En France, le phénomène de la vape a su trouver sa place. L’usage de la vapoteuse a séduit beaucoup de monde, fumeurs et non-fumeurs. Pour l’adopter, il faut l’essayer. C’est ainsi que 7,5 % de la population française s’est adonnée à son emploi. Un chiffre plutôt encourageant pour les commerçants qui voient dans cette pratique une bonne occasion d’augmenter leurs volumes de ventes.

La réglementation des e-liquides et la limitation du dosage de nicotine

En 2014, une directive européenne a été instaurée, visant à encadrer la fabrication et la vente de produits du tabac. Établie en France en 2016, la TPR - Tobacco Products Directive - a nettement chamboulé le marché de la cigarette électronique. En effet, cette directive oblige tous les fabricants de produits de vapotage contenant de la nicotine, à déclarer leur commercialisation sur le marché français. De plus, l’usage des cigarettes électroniques est formellement interdit dans tous les établissements pour mineurs, qu’ils soient scolaires ou autres.

Le dosage de la nicotine est également soumis à des réglementations strictes. Depuis 2016, la quantité d’e-liquide dans une fiole est limitée à 10 ml. Terminés les grands flacons pouvant contenir jusqu’à 1 litre de e-liquide. La nouvelle loi impose également de sécuriser l’ouverture des fioles avec un système non accessible aux enfants. De plus, l’étiquetage doit comporter le sigle « DANGER » et un triangle en relief pour prévenir des risques importants du produit. 

Les composants nécessaires à la fabrication d’une fiole d’e-liquide sont : 

• Le propylène glycol (PG)

• La glycérine végétale (VG)

• La nicotine

• Les arômes

• L’alcool et l’eau

Le taux de nicotine contenu dans la formule ne doit pas excéder 20 mg/ml. En effet, un nouveau classement est entré en vigueur le 1er décembre 2018, réévaluant la toxicité de la substance. 

Sont également à prendre en compte, les éventuels arômes ajoutés à la préparation, dans le classement du produit. 

Quelle est la perception des français vis-à-vis de la vape ?

Très controversée, la cigarette électronique fait beaucoup parler d’elle. Les avis la concernant divergent et la population se divise en deux catégories. D’un côté, il y a ceux qui ont adopté son utilisation. De l’autre, les plus sceptiques qui voient la vapoteuse comme un instrument tout aussi nocif, voire plus, que la cigarette commune.

Les fumeurs qui souhaitent se défaire de leur addiction y voient une opportunité de stopper définitivement la cigarette. Selon une étude réalisée par Santé Publique France, environ 700 000 d’entre eux ont pu cesser de fumer grâce à la vape. En effet, le faible dosage de nicotine permet d’éviter le sentiment de manque pour obtenir un sevrage progressif.

D’autre part, le regain d’intérêt pour cette pratique de vape est quelque peu altéré par les nombreuses normes restrictives qui ne cessent de se multiplier. Parlons notamment des hausses de taxes sur tous les produits du tabac, y compris les e-liquides contenant de la nicotine. Des mesures radicales, dont l’objectif principal est de progresser dans la lutte contre le tabagisme.

Ainsi, en ces temps où la santé et le portefeuille sont au cœur des préoccupations, la vapoteuse a de beaux jours devant elle. Elle permet de s'affranchir des méfaits du tabagisme classique en offrant un contrôle plus précis sur la nicotine facilitant ainsi le sevrage tabagique. De plus, l'aspect économique est également un argument de poids, car vapoter s'avère souvent moins onéreux que de fumer des cigarettes.